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Métamorphoses Bernard CERQUIGLINI

15.00

Dans notre imaginaire collectif, les métamorphoses sont intimement liées à la mythologie et à l’Antiquité. Ce volume montre les métamorphoses dans toute leur diversité : loin de se réduire au seul Ovide, elles sont un thème majeur des littératures de l’Antiquité grecque et latine. Ainsi, le corpus regroupe aussi bien les mythographes (Ovide, Hygin, Antoninus Liberalis…) que les grands auteurs d’épopées mythologiques que sont Homère et Virgile, ou encore les grands penseurs de différents courants de pensée antique (Lucrèce pour le matérialisme, Saint Augustin pour la pensée chrétienne, Platon et Aristote…). Les genres représentés vont de la fable à la poésie épique, en passant par le traité philosophique. La variété du corpus montre à elle seule que les métamorphoses infusent toute la littérature et toute la pensée antique. Les métamorphoses font partie du paysage mental des Anciens. Ils en font un sujet ou un motif littéraire (dans un registre tantôt tragique, tantôt comique). Mais comment les englober rationnellement ? C’est ce questionnement qui organise ce livre : pourquoi se métamorphose-t-on ? Pour atteindre un objectif (le plus souvent : un dieu se métamorphose pour séduire une mortelle). Pourquoi métamorphose-t-on les autres ? Par vengeance, punition, jalousie, convoitise… Les métamorphoses mettent en jeu des mécanismes humains fondamentaux. Bien des métamorphoses ont une fonction explicative : elles expliquent l’apparition de certaines plantes et arbres (narcisse, jacinthe, anémone, cyprès, laurier, orchidée…), de certains astres (Orion, Persée, la Grande Ourse…). Ces métamorphoses racontent une nouvelle histoire naturelle. Tel est leur héritage : elles restent aujourd’hui très présentes, dans la langue, dans notre réalité. Au fil des siècles, les métamorphoses se sont solidifiées, pour s’inscrire, sans qu’on en ait toujours conscience, dans notre imaginaire. Le loup-garou, symbole ultime de la transgression (vivre ses pulsions animales), est le produit d’une métamorphose, qui se rejoue chaque nuit de pleine lune. Les figures telles que la chimère, la sirène, le minotaure le sont également. Pourquoi ces métamorphoses nous parlent-elles tant ? Pourquoi ce sentiment de familiarité, d’actualité, d’intemporalité ? Les métamorphoses sont des histoires qui disent l’instabilité profonde de notre être, et notre permanent désir de changement. Notre envie de ne pas se contenter de l’identité donnée à la naissance, ni de la vie qu’elle engage. Ces très anciens récits ont une postérité considérable : ils se retrouvent dans notre littérature contemporaine, ou encore au cinéma, comme en témoigne l’adaptation des Métamorphoses d’Ovide par Christophe Honoré, qui en parle brillamment dans l’entretien placé en tête de l’ouvrage.

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