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Catherine Rey. Eloge de l’oubli. Le temps qu’il fait. 1996. 137 pages.

10.00

Dans l’Élysée sont mon père et ma mère, mes vieux parents que plus rien ne tourmente. Ils m’ont envoyé des jours, ils m’ont envoyé des nuits, de celles où l’on tâtonne, de celles où l’on trébuche. Ils vont main dans la main dans un pré blanchi de fleurs. Nous sommes au printemps, un éternel printemps. Un fleuve aux eaux sombres nous sépare. Je suis sur la berge, et la barque n’est pas là. Je les appelle. Ils ne m’entendent pas. Quand je voudrais les étreindre, n’étreindrais-je que du vent ? N’étreindrai-je plus jamais ma fragile dans son épaisse robe de chambre bordeaux ? Sera-t-elle devenue une jeune fille qu’emporte un paquebot, ou une enfant en sarrau qui part pour l’école, son petit panier à la main ?

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