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L’esprit des bâtisseurs et le droit au bonheur Daniel BERESNIAK
€20.08
La cité se développe et vit comme un théâtre sur le thème duquel chacun joue un rôle qu’il n’a pas toujours choisi. Chacun, acteur et spectateur, joue et est joué. Dès l’origine, l’histoire se fait autour des villes. Dans » civilisation « , il y a » cité « . A la croisée des voies fluviales et terrestres, des hommes se rencontrent pour échanger des biens. Ils échangent aussi de la parole. Des sédentaires s’installent, des voyageurs passent, des métiers s’organisent, des pouvoirs s’établissent, les rivalités vivifient le devenir, une effervescence à la fois menaçante et prometteuse. Le monde se représente, d’abord autour de l’église et de la place du marché. Un style associe dans des formes de vision visible et invisible, des valeurs, des codes sociaux, des rêves, ce qui se dit et ne se dit pas. Le style, antique, roman, gothique, baroque, classique, moderne, travaille la matière pour nourrir l’esprit. Ce qui en est dit procure de la légitimité aux idéologies installées dans des réponses dernières. Le passé se présente comme un grand magasin où chacun choisit des références pour conforter un projet de société. Le bâtisseur construit des maisons, des meubles, des outils, des images, de la musique, de la parole. Il est celui qui aménage la réalité et la rend habitable. Toute œuvre est une demeure, un lieu pour partager le plaisir d’être ensemble. Toute œuvre, quelle que soit sa finalité utilitaire ou non, un monument, un outil, un poème, une mélodie, un traité, raconte l’histoire d’Harmonie, le fruit des amours tumultueuses et illégitimes d’Arès et d’Aphrodite. Le bonheur de créer se construit par un travail : négocier avec la rigidité et la souplesse pour que l’une et l’autre se confortent sans que l’une ou l’autre ait à s’effacer.
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